Il y a peu de temps j’ai eu une révélation, celle qui soudain illumine votre esprit parce que c’est une évidence, l’incontournable et précise pensée qui change le cours de votre pensée :
« euh … mais j’avais pas des photos de la neige des années précédentes que j’avais pas pris le temps de traiter ? »
(moi)
Quand mon cerveau commence une phrase par « euh » je finis par le connaître et je sais que la réponse est forcément souvent affirmative. Ni une ni deux je me lance dans cet épisode d’archéologite-numérique-aigüe (à titre d’information ne cherchez pas si cette maladie existe, c’est un truc fréquent chez les photographes… une sorte de maladie professionnelle que l’on ne reconnaîtra jamais comme telle).
Cet exercice me permet de mettre au goût du jour des photos prises il y a longtemps. Loin de chercher à remplir les réseaux avec des vieilles photos cet épisode est surtout un rappel : j’ai été quelqu’un avant d’être celui que je suis aujourd’hui. Chaque jour nous fait avancer et progresser. C’est justement la pratique et la réflexion qui font que chaque photographe affine sa technique, compose ses images en fonction de ses préférences. En cherchant ainsi j’ai retrouvé des images dont j’étais fier autrefois et pour lesquelles j’ai un avis plus critique à ce jour. Il est clair que lorsque l’on évolue on change de regard sur ce que l’on fait. Si par-dessus cela vous avez une tendance à être pointilleux c’est un passage inconfortable.
Je ne dis pas que ces anciennes photos étaient mauvaises, je constate d’ailleurs que dans l’ensemble le cadrage choisi « à l’époque » n’a pas changé, j’ai vraiment gardé cette constante. Ce qui évolue c’est surtout dans le post-traitement, la gestion des petits détails, un brin de luminosité ou de contraste, un poil de vignetage parfois aussi.
Je prends conscience également que lorsque je voulais faire transparaitre une émotion celle-ci demeure intacte même si je la jaugerais plus finement à présent. Que ce soit en photographie ou in real life je crois saisir plus finement et plu délicatement les nuances dans les sentiments et les émotions, dans mon rapport à celles-ci dans leur façon de me traverser.
Il y a également des photos que j’ai pu présenter presque fièrement et dont aujourd’hui je me désolidarise tellement le grand écart entre la technique d’époque et de ce jour est conséquent. Il y en a peu, mais il y en a.
Et pour finir il y a aussi des photos que j’avais traité d’une certaine manière parce que je savais qu’elles plairaient plus ainsi au plus grand nombre. Le cas le plus frappant est celui-ci : aucune trace de noir et blanc pendant des années. J’ai souvent dit et répété que ça ne me parlait pas et je crois comprendre avec du recul que dans certains cas ce choix est une évidence. J’en fais toujours peu mais quand c’est le cas c’est dans une vraie démarche pensée, alors qu’avant je trouvais cela à la fois vieillot, un brin élitiste et surtout tous ceux qui me donnaient leur avis préféraient systématiquement la version en couleurs. C’est l’idée d’apprendre à être soi dans ce que l’on donne à voir.
Tout cela tend vers une réflexion plus globale sur le « style », sur « mon » style personnel. J’admire tant de photographes dont je parlerai très certainement dans ce blog à l’avenir et chacun d’entre eux à son propre style, sa signature visuelle. En regardant du Doisneau par exemple vous ne pouvez pas vous tromper. Pour le moment je n’ai pas encore l’impression qu’une grande ligne directrice traverse tout ce que je fais, même si certains traits commencent à se dessiner.
Conclusion : il y a de l’évolution, il y a eu du changement sur certains points ce qui signifie qu’il y en aura encore d’autres, et surtout ce n’est qu’un début. Et si vous avez quelques pistes de réflexion ou des constats qui peuvent être bénéfiques alors je vous invite à laisser un commentaire avec tout cela. Ces suggestions peuvent être utiles pour tout à chacun alors n’hésitez pas 😉
No responses yet