Premier article : article premier

On n’en a pas forcément l’impression comme cela mais vous avez à peine assez de doigts sur vos deux mains pour compter le nombre de blogs que j’ai pu créer. Au départ ce n’était pas nécessairement au sujet de la photographie puisque mon truc à l’époque c’était l’écriture.

Et étrangement il y a quasiment toujours eu une sorte de tradition avec le premier article.

Je ne suis pas superstitieux, il paraît que cela porte malheur, mais dans le doute mon pragmatisme à toute épreuve me conseille de maintenir cette « tradition », devenue avec le temps un rituel. Préparez-vous, ça arrive. Prêts ? GO !

 « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Bim ! Bam ! Boum ! (Oui, je me suis lancé dans l’onomatopée et ce n’est pas encore au point, vous allez m’y aider).

Ce que vous avez lu n’est pas une simple citation. C’est le très célèbre et incontournable Premier Article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui fut rédigé le 10 décembre 1948 au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ce texte sur le site des Nations Unies (en cliquant ici, faîtes-le c’est vraiment une lecture saine et indispensable).

Alors pourquoi cette citation ? Merci de m’avoir posé la question, je vais vous répondre.

Pour les personnes qui ont lu ma description vous avez dû remarquer que dans la vie je suis un humain, adulte, éducateur spécialisé et photographe (ne cherchez pas la mention inutile il n’y en a pas). De ces quelques mots peuvent découler l’idée que je porte des valeurs humanistes avec lesquelles je ne transige pas. Dans cette phrase d’à peine deux lignes tous les mots clés sont importants : humains, liberté, égalité, dignité, droits, raison, conscience, et esprit de fraternité. Avec ceux-là vous résumez en quelque sorte le socle indiscutable de mes réflexions et mon positionnement philosophique.

Et la photographie là-dedans ? Décidément vous m’en posez de bonnes questions !

Il n’est mentionné nulle part une quelconque image ou prise d’images. Pour autant si je pars du principe que je crée mes images par le truchement du boitier qui me sert à photographier, ce n’est pas que dans le but de montrer ce que chacun voit. Si vous voyez une pâquerette vous pensez à une fleur. Chacun va se la représenter différemment, avec des pétales blanches ou rosées, avec une longue ou une courte tige, vue du dessus, du dessous, seule, isolée, en groupe, au-dessus de l’herbe où noyée dans la masse, … Vous voyez avec vos yeux et ce que vous voyez raisonne en vous (ou pas) avec une multitude d’idées et d’émotions qui vous sont propres en permanence et/ou à un moment bien particulier (celui où vous ouvrez les yeux sur cette fleur, peut être avec joie ou mélancolie ? qui sait !). Pour ma part je travaille justement ce que je veux montrer, parce que ce que je vois me renvoie une multitude d’informations et d’émotions tout comme à vous. J’ai déjà vu tant d’images très belles qui « ne me parlent pas » et pourtant techniquement si parfaites, mais j’ai besoin de m’exprimer. Le choix des couleurs, des nuances, des points de vue et autres aspects techniques me servent de mots pour m’exprimer. Reprenons l’image de la pâquerette, il se trouve que c’est une fleur qui me fait penser à ma fille (on en causera un jour, gardons encore un peu de jardin secret). Vous vous doutez bien que si j’aime cette fleur c’est entourée de douceur, avec des tons pastels tout légers, ou dans un environnement affirmé parfois binaire (en « noir et blanc », mais avec quelques nuances).

Les valeurs défendues dans la citation de ce Premier Article (revenons-y) donnent à chacun la liberté d’être et d’exister, dans le respect le plus complet de leur intégrité physique, morale, psychologique, … Peu importent le parcours, l’environnement, les idées et l’identité, chaque personne à le droit au respect et à ce qu’elle soit considérée comme tout à chacun. En tant qu’êtres doués de raison et de conscience vous savez que parfois vous ressentez des émotions, agréables ou inconfortables. Il y a parfois aussi une zone de flou dans laquelle vous hésitez parce que « c’est compliqué de savoir ce que je ressens ». C’est ce que je recherche dans mes photos, j’ai besoin qu’elles me parlent, qu’elles raisonnent en moi, et c’est pour cela que je les compose. J’aime aussi (c’est mon côté « éducateur qui torture les gens ») quand cela vous fait réfléchir, penser, intérioriser et vous questionner. Généralement je ne poste les photos qu’une à la fois justement pour que chacun puisse s’en saisir sans avoir le besoin de « consommer » avidement. De prendre le temps, même dix secondes, de vous interroger sur les raisons d’un choix pourtant simple : « alors, je la trouve comment celle-ci ? Elle me parle ou pas ? »

Au fond que vous trouviez une photo belle ou pas, je le reconnais j’apprécie quand vous me dites que ça vous plait. Mais j’apprécie aussi qu’une personne prenne le temps d’écrire un commentaire pour me dire qu’au fond d’elle-même elle y a trouvé quelque chose. Pas une réponse à une question, ni une question existentielle. Juste un instant de flottement entre deux respirations, entre deux battements de cœur. Je trouve important que vos valeurs soient dans tout ce que vous faites, surtout quand on sait que bien souvent le bonheur se cache dedans.

Bon, maintenant que j’ai bien causé je file lire vos commentaires.

Merci à tous d’être venus lire mes déblatérations, je ne vais pas faire que cela sur ce blog, hein ! Quand je participerai à des événements ou que j’aurai des choses à partager avec vous ce sera ici. Aujourd’hui je vous ai tenu la jambe avec une tradition importante à mes yeux. De bon augure pour la suite ? On verra bien !